16 mars 1920 – 29 octobre 2005
Né à Saint-Laurent-sur-Gorre, en Haute-Vienne, Pierre
Restoueix réside au Saillant d’Allassac (Corrèze) lorsque la Seconde Guerre mondiale
éclate. Marié, il travaille en qualité de mécanicien en cycles aux Établissements
Simon Frères, à Objat.
Résistant légal au sein du mouvement Libé-Nord, et
en liaison avec des camarades de Limoges, il participe à des actions consistant
à fournir des faux-papiers et des faux certificats de travail à des jeunes
hommes, venant surtout de la région parisienne, réfractaires au Service du
Travail Obligatoire.
C’est dans ce contexte, qu’en avril 1944, il accepte de procurer une fausse carte d’identité au jeune Serge D…, tout juste arrivé de Choisy-le-Roi (aujourd'hui Val-de-Marne). En fait, celui-ci est membre de la Milice…
Au petit matin du 15 avril 1944, sur la foi des informations recueillies par Serge D…, les Allemands, renforcés par les forces supplétives françaises de la bande Bonny-Lafont, déclenchent une opération d’envergure au Saillant. La totalité de la population du village est conduite dans le parc du château et là, après un criblage effectué par Serge D…, 21 otages sont arrêtés. Parmi eux, Pierre Restoueix.
Interné et interrogé à la prison de Tulle, puis transféré dans celle de Limoges, il est acheminé au camp d’internement de Royallieu, à Compiègne.
Le 21 mai 1944, c’est le départ pour le camp de concentration de Neuengamme, dans les landes de Lunebourg, à l’est de Hambourg. Il devient le matricule 32 033. Son séjour au camp central est bref : le 6 juin 1944, il est affecté au kommando de Drütte, un camp qui a la particularité d’être implanté dans l’enceinte même des Aciéries Hermann Goering.
Pendant près de onze mois, Pierre Restoueix traverse, non sans mal, l’enfer concentrationnaire nazi.
Début avril 1945, les déportés du camp de Drütte sont évacués en train et, suite à un bombardement, Pierre Restoueix est libéré par les troupes canadiennes, le 12 avril, près de Celle, à une petite centaine de kilomètres au nord-est de Hanovre.
Le 26 avril, après un séjour dans un hôpital de campagne, il rejoint la France et le 1er mai, il regagne la Corrèze. En gare d’Allassac, la bascule accuse tout juste 39 kg. Il en pesait 84 avant son arrestation… Des cinq otages saillantais déportés à Neuengamme, il est le seul rescapé.
En septembre 1945, Pierre Restoueix tente de tourner définitivement cette page de sa vie et s’installe avec sa femme en région parisienne, où il travaille dans un garage automobile.
Mais, en 1947, il est sollicité par les autorités britanniques pour témoigner, à charge, lors du procès de Hambourg où quelques-uns des bourreaux de Drütte sont condamnés à de modestes peines de prison.
Dans les années 1980, une fois l’heure de la retraite venue au Saillant, Pierre Restoueix, comme bien de ses camarades rescapés, commence à devenir un militant de la Mémoire de la Déportation.
A l’invitation de jeunes Allemands – qui ont retrouvé sa trace –, il effectue plusieurs pèlerinages à Drütte, en fait à Salzgitter, où il appuie vivement l’initiative qui, à terme, va conduire à faire d’une partie de son ancien camp un lieu de mémoire.
Dans le cadre du Concours de la Résistance et de la Déportation, il témoigne aussi dans les établissements scolaires, notamment à Allassac, à Objat et à Brive.
En 1994, à l’invitation de Jean-Michel Valade, Pierre Restoueix participe au film vidéo Les derniers témoins corréziens de Neuengamme. Huit ans plus tard, il apporte sa riche contribution à l’ouvrage Au bout de l’enfer concentrationnaire nazi : la vie. Paroles de rescapés corréziens des camps nazis.
De même, son témoignage posthume est repris en 2007 dans Neuengamme, camp de concentration nazi, ouvrage publié par l’Amicale de Neuengamme et de ses kommandos.
Ancien conseil municipal d’Allassac, chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de plusieurs décorations militaires, Pierre Restoueix s’est éteint, le 29 octobre 2005, dans sa quatre-vingt-sixième année.
Depuis le 10 juin 2011, le groupe scolaire d'Allassac porte son nom.
C’est dans ce contexte, qu’en avril 1944, il accepte de procurer une fausse carte d’identité au jeune Serge D…, tout juste arrivé de Choisy-le-Roi (aujourd'hui Val-de-Marne). En fait, celui-ci est membre de la Milice…
Au petit matin du 15 avril 1944, sur la foi des informations recueillies par Serge D…, les Allemands, renforcés par les forces supplétives françaises de la bande Bonny-Lafont, déclenchent une opération d’envergure au Saillant. La totalité de la population du village est conduite dans le parc du château et là, après un criblage effectué par Serge D…, 21 otages sont arrêtés. Parmi eux, Pierre Restoueix.
Interné et interrogé à la prison de Tulle, puis transféré dans celle de Limoges, il est acheminé au camp d’internement de Royallieu, à Compiègne.
Le 21 mai 1944, c’est le départ pour le camp de concentration de Neuengamme, dans les landes de Lunebourg, à l’est de Hambourg. Il devient le matricule 32 033. Son séjour au camp central est bref : le 6 juin 1944, il est affecté au kommando de Drütte, un camp qui a la particularité d’être implanté dans l’enceinte même des Aciéries Hermann Goering.
Pendant près de onze mois, Pierre Restoueix traverse, non sans mal, l’enfer concentrationnaire nazi.
Début avril 1945, les déportés du camp de Drütte sont évacués en train et, suite à un bombardement, Pierre Restoueix est libéré par les troupes canadiennes, le 12 avril, près de Celle, à une petite centaine de kilomètres au nord-est de Hanovre.
Le 26 avril, après un séjour dans un hôpital de campagne, il rejoint la France et le 1er mai, il regagne la Corrèze. En gare d’Allassac, la bascule accuse tout juste 39 kg. Il en pesait 84 avant son arrestation… Des cinq otages saillantais déportés à Neuengamme, il est le seul rescapé.
En septembre 1945, Pierre Restoueix tente de tourner définitivement cette page de sa vie et s’installe avec sa femme en région parisienne, où il travaille dans un garage automobile.
Mais, en 1947, il est sollicité par les autorités britanniques pour témoigner, à charge, lors du procès de Hambourg où quelques-uns des bourreaux de Drütte sont condamnés à de modestes peines de prison.
Dans les années 1980, une fois l’heure de la retraite venue au Saillant, Pierre Restoueix, comme bien de ses camarades rescapés, commence à devenir un militant de la Mémoire de la Déportation.
A l’invitation de jeunes Allemands – qui ont retrouvé sa trace –, il effectue plusieurs pèlerinages à Drütte, en fait à Salzgitter, où il appuie vivement l’initiative qui, à terme, va conduire à faire d’une partie de son ancien camp un lieu de mémoire.
Dans le cadre du Concours de la Résistance et de la Déportation, il témoigne aussi dans les établissements scolaires, notamment à Allassac, à Objat et à Brive.
En 1994, à l’invitation de Jean-Michel Valade, Pierre Restoueix participe au film vidéo Les derniers témoins corréziens de Neuengamme. Huit ans plus tard, il apporte sa riche contribution à l’ouvrage Au bout de l’enfer concentrationnaire nazi : la vie. Paroles de rescapés corréziens des camps nazis.
De même, son témoignage posthume est repris en 2007 dans Neuengamme, camp de concentration nazi, ouvrage publié par l’Amicale de Neuengamme et de ses kommandos.
Ancien conseil municipal d’Allassac, chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de plusieurs décorations militaires, Pierre Restoueix s’est éteint, le 29 octobre 2005, dans sa quatre-vingt-sixième année.
Depuis le 10 juin 2011, le groupe scolaire d'Allassac porte son nom.
Notice libre de droits sous réserve de citation de la source :
© Jean-Michel Valade
© Jean-Michel Valade
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